Fashion: Une blogueuse éthique et responsable c'est possible?

C'est un commentaire assez virulent à l'encontre de EmilieBrunette sous une de ses photos Instragram en octobre dernier qui m'a fait réagir et surtout réfléchir. Je n'ai pas envie de polémiquer avec la personne qui lui a écrit car je pense qu'elle a bien assez à faire et que d'autres visiblement s'en chargent déjà. Vive le bashing...Elle évoquait la marque Sézane et sa démarche greenwashing qui est tout à fait honorable. Des femmes ont commenté arguant que c'était se moquer du monde, que certains produits étaient fabriqués en Chine, qu'on payait une marque qui se disait éthique et j'en passe.

J'ai commencé à écrire cet article en réfléchissant à ma place dans tout ça. Qu'est ce que je vaut moi aussi avec mes vêtements Camaieu made in Bangladesh pour beaucoup.



J'ai aussi ressenti ce besoin de m'ouvrir à l'éthique en regardant plusieurs documentaires. 
Le tout premier remonte à 2015 sur M6. J'étais déjà sidérée par la capacité des enseignes à renouveler bien plus qu'avant les collections. Jusqu'à 52 par an pour certaines enseignes comme VeroModa.  C'est ce qu'on appelle du fastfashion. Pourquoi faire? Pour que l'on renouvelle notre garde robe sans cesse et qu'on ait un dressing digne de Maria Carey? Ca finit par s'entasser et on finit par dire "Je ne sais plus quoi mettre" alors que ça déborde de partout.



J'ai aussi regardé un autre documentaire, plus récemment sur Netflix, parallèlement à la rédaction de cet article, The True Cost et les bras m'en sont tombés. L'effondrement du Rana Plaza en 2013 et l'embarras du monde de la mode sont évoqués dans le reportage. Seuls Primark et Mango ont confirmé sur le moment avoir travaillé avec ces ateliers. Camaieu n'a pas bougé le petit doigt. 
Je pensais naïvement que depuis le scandale Nike dans les années 90 avec la fabrication des ballons de foot on avait progressé dans la règlementation du travail des enfants. Mais il n'en est rien. Femmes, hommes et enfants continuent de travailler dans des conditions déplorables pour me fabriquer un article à moindre coût que je vais acheter chez Primark. 

Je me rends compte qu'on pollue aussi bien à produire ces textiles avec des produits chimiques douteux et à les transporter à l'autre bout de la planète.

Je ne vais pas refaire le travail de blogueuses qui ont déjà bien traité le sujet mais vous donner mon avis sur le sujet et vous faire part de mon dilemme. L'article sur Deedee est concis et percutant. Je n'ai rien à ajouter.

Je suis comme dans Alice au Pays des Merveilles perdue dans un labyrinthe qui me donne deux directions diamétralement opposées: 



Option 1: Continuer d'acheter avec un budget raisonnable -en moyenne 20 à 30  euros par pièce achetée - parfois avec compulsion- des vêtements et changer au moins quelques pièces à chaque saison dont les produits sont fabriqués en Chine ou ailleurs mais pour lesquels, ni l'environnement ni les gens qui travaillent ne sont respectés 
ou

Option 2: acheter plus cher, en vérifiant les étiquettes: du made in Italy ou de l'Espagnol voire si possible du Made in France mais du coup très rarement.

C'est compliqué car cela suppose que je change radicalement ma façon de consommer. 

J'ai déjà commencé par faire du tri dans mon dressing, en mettant ces produits que je ne porte plus ou pas assez sur Vinted. Je réfléchis à deux fois avant d'acheter un vêtement, préférant les tenues intemporelles que je suis sûre de reporter d'une année à l'autre.  

Je regarde les étiquettes bien plus qu'avant: mon dernier Tee Shirt Friends acheté chez Pimkie a été fabriqué en Bulgarie et mes chaussures Bocage sont Made In France. J'essaie au maximum de privilégier les circuits courts. J'évite le polyester, fibre textile polluante. 



Je n'ai pas encore acheté chez Sézane car en effet certains produits sont fabriqués en Chine et je veux être sûre que c'est dans des ateliers de qualité et pas dans un immeuble de fortune payé 0.50 cents le tissu quand je sors 95 euros de ma poche pour une chemise. La marque a décidé de redorer son image car depuis peu vous pouvez lire ses engagements sur le site officiel. 

Bref, je tente de faire évoluer ma démarche de consommatrice vers des choses plus éthiques mais c'est pas une mince affaire.

Voici un lien vers un article aussi utile pour se constituer une garde robe éthique et pas chère que j'ai trouvé éclairant.

Et vous quel est votre avis sur le sujet? 

Petit lexique des mots anglais employés dans cet article:

bashing: anglicisme utilisé pour décrire le « jeu » ou la forme de défoulement qui consiste à dénigrer collectivement une personne ou un sujet.

fast fashion
renouvellement très rapide des vêtements proposés à la vente, plusieurs fois par saison, voire plusieurs fois par mois(définition de wikipédia)

greenwashing:
Cela consiste pour une entreprise à orienter ses actions marketing et sa communication vers un positionnement écologique (définition du site greenwashing.fr)


Commentaires

  1. Manon et François16 février 2019 à 10:00

    Article intéressant. Maintenant à cause de toi je culpabilise d'acheter chez Pimkie.
    François

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    1. Merci. Il ne faut pas culpabiliser. Chacun son rythme et ses envies. Ça me permet de mon côté d'être plus raisonnable qu'avant. Je transfère mon amour des vêtements sur la déco et le soin. Pimkie propose de jolies choses et parfois même sans participation du Bangladesh. Ne te sens pas coupable. 😘

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  2. En effet ... ça fait réfléchir ...
    Ce qui m'a le plus choqué dans cet article c'est de savoir que François s'habille chez Pimkie !

    PS : bashing à ne pas confondre avec...

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    1. Bashung? Et oui François est plein de surprises , c'est ce que j'aime chez mes amis. Et toi aussi tu es pleine de surprises.

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