Il était une fois Bambi…

 Bambi je l’ai vu en film adapté par Walt Disney. Pas à sa sortie en 1942, je n’étais pas née mais j’ai dû le voir à la télévision en 1993 car c’est la dernière fois qu’il est passé sur les écrans français. 


Je pensais être incollable sur le sujet mais en 2020 mon univers s’est écroulé. –musique de suspens-


J’ai découvert au détour d’une émission de radio sur France Inter – Barbatruc- diffusé le 15 novembre 2020 que ce n’était pas la version originale. L’émission s’intitulait « Connaissez vous vraiment Bambi ? » et il s’avère que non, moi Cindy, grande fan des premiers Disney, amoureuse de l’univers de Bambi plus que tous les autres dessins animés existants sur la terre – les peluches Panpan et produits dérivés allant de la pochette à la tasse de thé en témoignent-, non je connaissais pas si bien Bambi que cela.

Je vous mets ici le lien du podcast si vous souhaitez l’écouter. Podcast Barbatruc

C’est un roman a été écrit en 1923 par Felix Salten Bambi, l'histoire d'une vie dans les bois (Bambi, Eine Lebensgeschichte aus dem Walde). L’auteur autrichien n’a pas écrit un conte pour enfants mais un roman animalier pour les adultes (je cite ici les mots de Maxime Rovere qui écrit la préface). Je me suis faite la promesse de lire cette histoire de Bambi et l’occasion s’est présentée fin 2020 également avec la sortie d’une édition nouvelle illustrée par Benjamin Lacombe, et publiée chez Albin Michel.



Ce livre trônait fièrement dans le salon, attendant le moment propice d’un calme olympien que j’ai pu trouver pendant ces vacances. J’ai donc lu d’une traite ou presque l’histoire originale de Bambi et je dois dire que je suis tombée des nues.

Sans vous résumer le livre au point de ne pas piquer votre curiosité de futur lecteur, vous allez être agréablement surpris par l’univers bien plus riche que celui que Disney a choisi de porter à notre connaissance.

Vous allez aussi être ébloui par les dessins, magnifiques, réalisés par Benjamin Lacombe. Il a fait des esquisses au crayon mais aussi des dessins à la gouache et à l’huile sur le papier. Le livre est richement illustré. C’est très agréable à regarder.


Concernant, le récit, de Salten à Disney, la trame principale reste la même. Cette mère aimante qui couve son faon –chevreuil d’ailleurs- qui l’aide à grandir et qui n’échappe pas au destin décidé par le chasseur –Lui- . Faline est bien l’amie puis l’amante et le père dans l’ombre, dur et stoïque, veille sur sa progéniture.

Pourtant Walt Disney nous a fait des fantaisies. Pan Pan, un de mes personnages préférés n’existe pas. Vous avez bien un lièvre qui découvre Bambi dans sa tanière mais qui n’est pas aussi familier que Thumper pour les anglais et ne marque certainement pas son enthousiasme d’un coup de patte arrière sur le chemin. Fleur n’existe pas non plus. Pas de moufette à l’horizon. Le hibou est bien plus présent aux côtés de Bambi que les autres animaux de la forêt.

Felix Salten lui a pourtant laissé foison de personnages à animer : Gobo, le jumeau de Faline a un rôle très intéressant dans le roman. Les tantes de Bambi sont importantes dans l’accompagnement affectif du jeune chevreuil. Ronno, un cerf rival est bien nommé dans Bambi 2, sorti en 2006, mais l’ajout de personnages chez Disney s’arrête là. C’est un midquel (j’ai appris un mot en faisant mes recherces) –complément d’histoire-  preuve que l’histoire de Bambi n’avait pas été assez développée dans la première adaptation.

Si Albin Michel a choisi de proposer ce roman pour des enfants à partir de 9 ans, je trouve que la lecture est difficile pour un jeune lecteur qui doit être accompagné. Si les thématiques abordées que sont celles du courage, de la peur de l’abandon, de la fidélité à ses amis peuvent parler à un enfant, le choix des mots de Felix Salten, le style choisi nécessite d’avoir grandi. Le philosophe Maxime Rovere fait bien de nous l’indiquer dans la préface. J’ai écouté avec attention l’analyse d’Annette Wievorka dans l’émission de France Inter, mais j’ai du mal à voir l’histoire du peuple juif dans ce roman, allégorie que les nazis ont par ailleurs interdit en 1936.

Je me suis dit qu’une publication avis de lecture sur Instagram, c’était trop peu et qu’un article sur le blog était nécessaire. J’espère que celui-ci vous a plu et donné envie de relire Bambi, en version originale et dans la version que l’on connait mieux de Walt Disney.

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