Ma rencontre littéraire avec Marcel Proust


Oui je sais il y a plus accrocheur comme titre mais ça fait plus intellectuel et je crois que ce blog est entré dans l’âge de la maturité - ceux qui écoutent les critiques d’album d’artistes comprennent ma référence- Pour les autres, évidemment qu’à 36 ans il serait temps que je sois mature... évidemment. 


J’ai entrepris depuis le confinement de relire ou découvrir des classiques de la littérature française auxquels j’ai échappé durant ma scolarité.


J’ai lu ainsi l’Etranger,  d’Albert Camus fin 2022 dont je n’ai pas fait de compte rendu tellement c’était assez perturbant comme lecture. Le début est morose, le milieu de roman est glauque et la fin est abrupte. Si vous voulez le lire, je n’en dis pas plus, si vous voulez une fiche de lecture, n’hésitez pas à m’en faire part. 


Je profite d’avoir fini de lire plus récemment Du côté de chez Swann pour vous donner mes impressions de lecture car je suis aussi perplexe. Albert Camus et Marcel Proust à deux époques différentes sont des auteurs illustres de la littérature française et je dois vous avouer que le style de l’un comme de l’autre et la trame narrative sont difficiles à approcher.




Du côté de Chez Swann


C’est le 1er tome d’A la recherche du temps perdu. Il se divise en trois parties: Combray, Un amour de Swann et Noms de pays. 


En écoutant une émission de Grand bien Vous fasse consacrée à Marcel Proust en novembre 2022, il était conseillé pour débuter la lecture d’un roman de cet auteur, de commencer par Un amour de Swann. J’ai fait un effort et lu Combray avant de lire le second roman dans le roman. Pour la dernière partie, je vous l’avoue, j’ai laissé tomber car j’ai déjà lutté pour lire avec entrain les deux premières parties, c’en était trop pour la dernière! (Je vous mets le lien juste ici pour le podcast de l’émission si cela vous intéresse)


- S’élever intellectuellement-


Déjà j’ai appris que Dave n’avait pas choisi ce titre innocemment et que les dernières paroles de sa chanson portaient d’ailleurs le nom d’un autre roman de Marcel Proust « A l’ombre des jeunes filles en fleurs ». Il a révélé comme le romancier son homosexualité et ce Swann pour Dave pourrait être aussi bien une référence à son premier amour pour une fille comme celui pour un garçon mais ne vous y méprenez pas, dans le roman, Swann ce n’est pas un prénom mais le nom de famille de Charles Swann, un ami des parents de Marcel Proust.


- Le style littéraire- 

J’ai aussi compris que cet auteur aimait beaucoup les descriptions. Quand je parle, mes interlocuteurs se disent souvent, « Mais où veut-elle en venir? » ou plus grossièrement : « Accouche » et bien Marcel Proust, il fait ça dans tout son roman et je n’ai lu que le premier roman d’une oeuvre en sept tomes! Les phrases sont très longues! J’ai lu par ailleurs que ses phrases les plus longues mesurent parfois un mètre de long!


- Et la madeleine dans tout ça?-


On parle souvent à tort et travers de la madeleine de Proust, je suis sûre sans avoir forcément lu le passage du roman - je vous le remets ci-dessous- et j’étais bien aise de comprendre en quels termes il s’exprimait. On comprend mieux les élans nostalgiques de l’auteur.





Dès le début du roman, il évoque ses difficultés à s’endormir et revient très vite sur un douloureux souvenir d’enfance lorsqu’il attendait sa mère pour le coucher qui ne revenait pas de suite pour s’occuper des invités. C’est comme s’il s’ouvrait au lecteur comme chez le psy, c’est attendrissant et triste à la fois de ce se dire qu’après tant d’années, ce quarantenaire - âge qu’il avait au moment d’écrire ce roman- a été autant affecté par ces longues soirées privées d’amour maternel.


Goûter une madeleine et la tremper dans le thé, juste une fois, c’est se souvenir de lieux, de parfums, de personnes qui nous sont chères et Marcel Proust l’écrit en substance tout au long de ce premier roman. 


Dans le fond, les thèmes qu’il aborde dans cette première partie sont touchants mais sa propension à le faire par le biais de descriptions longues et de phrases tout aussi alambiquées relève de l’apnée littéraire.


- Le choix du titre-

Lorsqu’il dit par ailleurs,  « du côté du chez Swann », il aurait pu intituler son roman autrement, mais je pense que le titre aurait été comme le mien - moins accrocheur- « du côté de Méséglise ».

Il nous le livre à la moitié de cette partie sur Combray (le texte est écrit en petits caractères dans les éditions de poche sinon ce n’est pas drôle).


Au cours d’une promenade en bord de mer, ses parents aimaient prendre deux directions pour se promener: du côté de Guermantes - ce qui fera l’objet du 3e tome d’A la recherche du temps perdu- et du côté de  Méséglise.


Extrait: « Car il y avait autour de Combray deux « côtés » pour les promenades, et si opposés qu’on ne sortait pas en effet de chez nous par la même porte, quand on voulait aller d’un côté ou de l’autre : le côté de Méséglise-la-Vineuse, qu’on appelait aussi le côté de chez Swann parce qu’on passait devant la propriété de M. Swann pour aller par là, et le côté de Guermantes. »


C’est un lieu inventé qui s’inspire des lieux de vie de l’auteur mais qu’il décrit très bien car j’ai cherché sur une carte pour savoir dans quelle commune il avait vécu.


Il aimait beaucoup la nature, on le voit, c’est agréable, décrivait la société de son époque avec attention et c’est intéressant mais était je trouve aussi excessivement curieux à la limite du voyeurisme. 


- Le 2e tome par lequel j’aurais dû commencer...ou pas-


Dans le 2e tome, il raconte les amours de Mr Charles Swann - dans ce qui semble être un retour vers le passé qu’il n’a pas connu- mais il connait très bien ce monsieur dis donc, et puis les sentiments que celui- ci traverse. J’ai trouvé cette lecture étrange. Une 3e personne qui raconte la vie amoureuse d’une autre sans être à sa place- ou bien est ce que ce sont les amours à lui qu’il raconte en les attribuant à Mr Swann?- 


Odette et Mr Swann: on se désire, on s’impatiente, on jalouse, on délaisse. - de rien pour le résumé c’était gratuit-. 


J’ai finalement préféré lorsque Marcel Proust racontait ses souvenirs d’enfance.


Heureusement que j’ai lu un ouvrage éclairant par la suite, « Un été avec Proust », par un collectif d’auteurs qui ont produit pour France inter une chronique en 2013 du même nom expliquant en sélectionnant des passages de plusieurs romans, la démarche de l’auteur et le sens qu’il a voulu donner à ses romans. Vous pouvez aussi l’écouter en podcast ici.





Je vous le recommande par ailleurs. J’ai emprunté le même concernant l’auteure Colette, que je n’ai jamais lu. Je trouve que c’est une façon rapide et bien faite de découvrir un auteur à travers des extraits choisis et expliqués.


J’espère que ma chronique littéraire vous aura plu. Cela m’a vraiment fait plaisir de partager mes impressions sur le roman de Marcel Proust avec vous?


L’avez vous déjà lu? Qu’en aviez vous pensé? Je vous lis dans les commentaires - un truc qui se fait encore ;) - avec plaisir.

Commentaires