Kyoto - Pavillons d'or et d'argent, et autres temples...- vol. 5

Sur les bons conseils de Rio, notre hôte, nous avons décidé de la jouer fin stratèges pour découvrir la ville. Mon chéri était d’ailleurs le préposé en chef des plans de la ville, nous planifiant le meilleur itinéraire possible.


Jour 10 de notre séjour au Japon nous avons donc entrepris de visiter une des merveilles de Kyoto : le pavillon d’or. Kinkaku-ji. Connaissant l’affluence rapide dans des lieux renommés, nous avons choisi d’y aller à l’ouverture. C’était une excellente idée.


Il est ainsi nommé car il recouvert de feuilles d’or. C’est une reconstruction à l’identique d’un temple bouddhiste du XVIe siècle construit par le 3e shogun Yoshimitsu Ashikaga. Ce qui m’a fait sourire parmi les anecdotes autour de ce site c’est qu’il a survécu aux tremblements de terres et aux guerres mais c’est l’incendie par un moine déficient mentalement qui a causé sa destruction en 1950. Quand on fait le tour, on peut observer un beau phénix fait de feuilles d’or.
 
C’est aussi au pavillon d’or que j’ai remarqué avec insistance la crédulité des visiteurs qui tenaient à jeter des pièces partout où ils trouvaient des points d’eau. Ils en avaient trouvé un, face à maison de thé -Sekka-tei-, et ils jetaient des pièces dedans si bien qu’il était difficile de prendre une photo sans des touristes devant : le plan B, tu fais une photo de profil !
Nous avons payé 800 yen pour visiter le site à deux.


Nous avons sympathisé avec un couple de Japonais qui visitaient pour la première fois le pavillon d’or -ils avaient 50 ans- et le monsieur était fier de me dire qu’il avait beaucoup aimé Bordeaux et voir un match de foot à Paris.

Poursuivant notre planning du jour, nous avons visité le temple à proximité, le Ryoan-Ji.
Considéré comme un temple incontournable à Kyoto, je n’ai pas été sensible à son jardin sec, fait de sable blanc et de pierres. 

 Je suis plutôt de celles qui vont contempler ailleurs. Au fond de l'enceinte sacrée se cache un bassin carré en pierre, que l'on nomme tsukubai. Sur l’inscription est écrit « J’apprends seulement pour être contenté » autrement dit celui qui est satisfait par la spiritualité sera plus riche que celui qui n’apprend pas à l’être même s’il a beaucoup de richesses « matérielles ». Ce concept est important pour l’esprit zen. 

 
Le jardin a été créé à la fin de la période Muromachi en 1450 par le moine Tokuho Zenketsu. Le temple a été détruit par le feu en 1499, et comme beaucoup de sites, il a été reconstruit à l’identique.
J’ai trouvé bien plus agréable la balade dans le parc tout autour avec un étang rempli de nénuphars avec une jolie vue sur le pont Kyoyochi.
Il faut compter 1000 yen pour 2 afin de profiter en fait de ce site au complet.

Nous avons entrepris ensuite de visiter le château de Nijo-jo. Le site est immense. C’est la première fois que nous entrions dans un château. La résidence impériale de Tokyo n’était pas accessible.
Ici c’est un complexe avec deux palais, plusieurs portes et des jardins. Un des meilleurs lieux à visiter à Kyoto, mais à part le jardin, vous devrez me croire sur parole pour le palais Ninomaru car les photographies sont interdites à l’intérieur.


C’est d’ailleurs un des seuls sites où j’ai pu me procurer de la documentation en français.
Ce château a été achevé en 1603 sur ordre de Tokugawa Ieyasyu, le premier shogun Tokugawa. Après sa nomination, il s’est rendu au château pour l’annoncer aux seigneurs féodaux. Le château servait de résidence au shogun : pendant son absence, des samouraïs étaient en garnison au château. En 1884, le château est devenu une villa impériale.

Le jardin Seiryu-en est très joli. Il a été construit à partir de 1965 : c’est un mélange de jardin japonais et occidental. Le palais Honmaru n’était pas accessible du fait de travaux.
Pour entrer au palais Ninomari il faut passer la porte Kara-mon : faite d’écorce de cyprès, elle est décorée de grues, de pins, de bambous et fleurs de pruniers symboles de longévité ; des lions seraient les gardiens du palais.
Le palais en lui même n’est pas une château mais six bâtiments alignés en diagonale : dans les trente trois pièces on découvre tantôt des tigres ou des léopards, qui mettent en avant l’autorité du shogun et des fleurs dont celles des cerisiers pour représenter les quatre saisons. Ces 3600 peintures sur cloison s’admirent avec les yeux et rien d’autre.
Nous avons dépensé 2000 yen pour deux pour visiter le château et son jardin.

Niveau repas, nous n’avons pas trouvé les meilleurs restaurants de la ville mais nous avons testé des yakitori.


Jour 11
Pour faire écho au pavillon d’or, nous avons visité pour notre dernier jour à Kyoto le pavillon d’argent, Ginkakuji. Ce qui fait son succès, c’est le jardin sec. Il fut la retraite du shogun Yoshimasa (1435-1490). Il voulait faire recouvrir son pavillon d’argent mais une guerre a ruiné son projet. Moins éblouissant certes mais en se promenant dans le jardin on peut admirer une belle vue sur le nord de Kyoto.


Il faut compter 1000 yen pour deux visiteurs.
En sortant nous avons remonté le chemin de la philosophie. Il doit son nom à Nishida Kitaro professeur de philosophie de l’université de Kyoto qui à la fin du XIXe siècle l’empruntait quotidiennement. 
 
Nous avons cherché un restaurant traditionnel pour notre dernier déjeuner dans la ville. C’est au Yasakadori Enraku que nous avons choisi d’établir nos quartiers. Il est possible dans celui-ci de voir des maïko, des apprentis geisha. Les touristes déjeunent à part, dans une petite salle avec des tatamis. J’ai trouvé ça sublime. La serveuse a été même très gentille, elle m’a appris à porter le yucata que j’avais acheté à Tokyo en faisant un joli nœud. Nous avons déjeuné pour 4360 yen avec un repas décliné en plusieurs plats commentés par la serveuse.



L’après-midi nous avons poursuivi à l’est de la ville, visitant le temple Kiyomizu-dera. Mais là grosse déception, j’aurais dû lire les guides plus récents, ce temple est actuellement en travaux. La jolie photo d’internet était définitivement bâchée. A l’intérieur, difficile d’admirer la déesse Kannon aux onze têtes entre les pèlerins,les touristes et les bâches. Heureusement, nous n’avons déboursé que 800 yen pour deux. 




 

Plus au sud, nous avons visité le temple de Sanjusangen do pour 1200 yen. Aucune photographie n’est autorisée à l’intérieur. En même temps, nous sommes surveillés de près par 1001 statues bouddhiques. Si nous avions du mal à la voir au temple précédent, la déesse de la compassion est démultipliée sous nos yeux avec d’autres divinités plus impressionnantes les unes que les autres. Ce site a été construit en 1164 et les statues dont la restauration a été achevée en 2017, l’ont été pendant 45 ans. C’est un des temples les plus longs : 120 m.


Le musée national de Kyoto a été pour ma part le site le plus décevant de la ville. Contrairement à celui de Tokyo, les œuvres sont peu nombreuses, disposées dans des salles bien trop grandes et impossible de retrouver les pièces suggérées dans les guides puisqu’elles changent tous les six mois. J’ai fait cette visite seule pour un montant de 520 yen. Aucune œuvre majeure n’a retenu mon attention.


Pour dîner nous avons dépensé 2340 yen mais je serais incapable de redonner l’adresse du restaurant.

Prochaine étape, Nagoya puis le mont Fuji.

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