Un été en Provence -vol.3-


Jour 4 : Les Baux de Provence

Comme pour cet article, la sortie aux Baux de Provence nous a bien occupé pour la journée car elle était déjà à près d'une heure de route de notre résidence : on se retrouve dans les Bouches du Rhône et non plus dans le Vaucluse, mine de rien. 

Je vous emmène prendre de la hauteur sans les risques de vertige et l'épreuve de la montée que j'ai pu connaître en  y allant.


Au cœur du parc régional des Alpilles, le plateau des Baux, éperon de roche calcaire constitue l'un des contreforts méridionaux de la chaîne des Alpilles. Le site des Baux tire son nom de la configuration du sol «  Baou » qui désigne un escarpement rocheux en forme d'éperon. Nous étions à plus de de 245 mètres de hauteur, à pic de 20 à 45 m.


 Construit sur le point le plus élevé du rocher, le château s'étend sur plus de 7 hectares et domine le vallon d'Entreconque. Le 1er seigneur attesté est Hugues Ier (981-1048). Ils se disaient descendre du roi mage Balthazar que l'on peut interpréter avec l'étoile présente sur les écus de la seigneurie. Le seigneur qui a laissé de mauvais souvenirs aux habitants de Baux est sans aucun doute Raymond VIII de Turenne (1352-1413) qui a pillé la ville entre 1389 et 1399 dans le cadre d'un conflit qui l'opposait au pape Clément VII ( à Avignon) et au pouvoir comtal.

J'ai un poil  -et c'est un euphémisme- décroché de l'audioguide. Il y avait des rivalités avec la comtesse de Blois ou je ne sais trop quoi. Faut s'accrocher à plus de 60 points d'écoute. Sans compter les "vous souhaitez en savoir plus sur la culture de la vigne, tapez 55"... Grrrrr

 
Lors de notre arrivée sur le site c'est par la vue de la chapelle Saint Blaise élevée au XIIe siècle par la corporation des cardeurs de laine et des tisserands en l'honneur de leur patron que débute la visite. Jusqu'au XVIIIe siècle, cette chapelle sert de lieu de réunion à la confrérie.

Les parois abruptes du plateau de Costapera surplombent le vallon de la Fontaine qui doit son nom à de nombreuses sources.
En 1631, les habitants de Baux gagnés par la Réforme protestantes s'insurgent contre l'autorité royale. Menés par Gaston d'Orléans, frère ennemi du roi, ils montent une rébellion.
Pour contrer les insurgés et faire le siège des Baux, l'armée de Louis XIII établit son camp à Costapera connu aussi sous le nom de camp de Richelieu.
La compagnie de 100 hommes priva la ville de vivres et d'eau pendant 27 jours. Le 7 juillet 1631, la ville se rendit après un combat où furent tirés plus de 500 arquebusades et mousquetades. 

 
Au XIVe siècle, une série de « places fortes » situées en arc de cercle autour du site (Castrum de Mouriès, Castrum de Castillon, Tour de Barbegal et Castrum de Montpaon) permettaient à la puissante famille des Baux, de contrôler la circulation d'Aix à Arles sur l'ancienne voie romaine, Aurelia.

Le château dispose encore aujourd'hui de réplique d'armes de siège: trébuchets, bélier, catapulte et des animations sont proposées aux visiteurs pour découvrir la puissance de ces armes qui ont fait de cette citadelle un lieu quasiment imprenable.
bélier
trébuchet
 Il y a beaucoup de pièces du château à visiter bien qu'elles soient toutes ou presque à ciel ouvert.


Ce qui est impressionnant c'est la majesté du site qui surplombe les champs de vignes et oliviers autour.


L'Olivier était la culture de l'Antiquité depuis 600 av J-C en Méditerranée environ. Plusieurs grands gels de 1789 et 1956 ont eu raison de 80 % d'arbres.
La vigne s'adaptant à des sols ingrats et caillouteux s'implanta et remplaça en partie l'olivier. Aujourd'hui, la surface plantée de vignes dans la vallée des Baux est de 340 hectares, répartie entre 13 domaines.
Des oliviers furent replantés. Aujourd'hui, c'est plus de 290 000 arbres cultivés en vergers qui produisent des olives de table et des olives à huiles, traitées par les moulins de la vallée.


Au château de Baux,  un monument, œuvre du sculpteur marseillais Botinelly, fut élevé en 1930, en l'honneur du poète de la Terre des Baux, Charlou dou Paradou.
Ce paysan du village du Paradou est considéré comme l'un des plus authentiques poètes populaires de la terre provençale. Il participa à la renaissance de la langue et de la culture provençale. Son œuvre la plus connue est le recueil des « Chants du terroir », publié en 1897.

La ville haute des Baux n'avait ni puit ni source : des citernes privées ou publiques recevaient les eaux pluviales.

Par la porte d'Eyguières, ou porte de l'eau, on allait chercher l'eau dans le vallon de la Fontaine. Ce fut le seul accès du village jusqu'en 1866. De 1642 à 1790, la seigneurie fut érigée en marquisat monégasque. Le prince héritier conserve le titre honorifique de marquis des Baux. Au-dessus de cette porte, on peut encore aperçevoir les armoiries de la Maison Grimaldi.

En 1868, une citerne de 882 m3 fut construite sur la place de l'église Saint Vincent . Les eaux pluviales étaient recueillies par ce plan dallé ou implivium d'une surface de 30 ares, soit environ 3000 m² .


Cette église St Vincent a d'ailleurs des vitraux qui ont été offerts par le Prince Rainier III de Monaco en 1962.

Passionnés d'histoire médiévale et de randonnée, foncez. Vous ne serez pas déçus. On peut même visiter une carrière de lumière en contrebas du village avec des œuvres de Picasso projetées sur les parois rocheuses. -je ne l'ai pas fait par manque de temps et peu d'amour pour le cubisme mais elle est vivement recommandée.-

Rendez vous encore jusqu'à la fin du mois et début septembre pour la suite du séjour. J'ai fait une pause d'une semaine sans m'en rendre compte mais ça fait du bien. Cet article sur les Baux était dans un coin mais je n'avais aucune motivation pour le mettre en page. 


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